L’écriture inclusive est un sujet qui soulève de vifs débats depuis plusieurs années. Cela consiste à féminiser les noms de métiers, fonctions, grades ou titres autrefois considérés comme masculins par défaut. Mais l’écriture inclusive va bien au-delà et vise une représentation égalitaire de tous les genres dans la langue française écrite. Explications, enjeux et exemples de cette pratique en pleine expansion.
Sommaire :
Définition de l’écriture inclusive
L’écriture inclusive est une pratique qui cherche à rendre visible dans l’écrit toutes les identités de genre, en évitant les formulations considérées comme sexistes ou discriminantes envers les femmes et les personnes non-binaires. Elle remet en cause la règle de la supériorité du masculin sur le féminin pour les noms épicènes (communs aux deux genres) et les accords. Les mots sont alors féminisés ou neutralisés pour lever toute ambiguïté sur le genre des personnes désignées.
L’écriture inclusive ne se limite pas aux questions de genre. Elle vise aussi à éviter les stéréotypes liés à l’origine, la situation de handicap, l’orientation sexuelle, etc. Il s’agit d’une écriture soucieuse de la diversité et de l’inclusion de toutes les composantes de la société.
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Les procédés de l’écriture inclusive
Plusieurs techniques permettent de mettre en œuvre une écriture inclusive. La règle de proximité est la plus répandue : on accorde alors au plus proche, c’est-à-dire au féminin pluriel si le groupe comporte au moins une femme. Exemple : « Elles sont toutes ingénieures ».
La double flexion est une autre technique qui utilise le point médian pour marquer les deux genres : « des boulanger.es« , « iels sont content.es« . Le « é » euphonique final se généralise.
La féminisation des noms de métiers est couramment pratiquée : « une autrice », « une cheffe ». On parle également « d’un.e écrivain.e ».
Le dédoublement des pronoms et des accords est possible comme dans : « Tous et toutes sont libres d’écrire comme iels le souhaitent ».
L’écriture peut aussi être épicène (sans aucune marque de genre) : « les ingénieurs et ingénieures sont convié.es ».
Les accords de proximité s’appliquent en dernier recours : « Ma famille est formidable » (la famille comprend des personnes des deux genres).
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Les enjeux
Les défenseurs de l’écriture inclusive affirment qu’elle permet une société plus juste et égalitaire en rendant visibles toutes les composantes dans la langue. Ils dénoncent le sexisme engendré par l’écriture traditionnelle, où le masculin universel exclut symboliquement les femmes.
Les opposants jugent au contraire cette nouvelle écriture illisible, complexe et contraire aux règles académiques du français. Ils estiment que le masculin n’a rien de sexiste et ne fait que représenter un genre non marqué. D’autres craignent une entrave à la liberté d’expression.
En pratique, l’écriture inclusive reste très minoritaire dans les médias et institutions, malgré son adoption par quelques organisations pionnières. Son utilisation est régulièrement débattue dans les rédactions, entreprises et mouvements militants. Mais elle est déjà largement entrée dans les usages sur les réseaux sociaux et dans certains milieux.
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À travers ces multiples procédés, l’écriture inclusive fraie un chemin vers une langue française plus ouverte à la diversité des identités. Elle bouscule des conventions ancrées depuis des siècles, non sans résistances. Reflet de profonds changements sociétaux, cette nouvelle manière d’écrire pourrait bien s’imposer progressivement, au moins dans certains contextes. Le débat reste ouvert sur l’équilibre à trouver entre tradition linguistique et évolution vers plus d’égalité.